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“Il n’y aura jamais mieux que l’emploi direct d’un travailleur handicapé”

 

La 26e édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées s’est déroulée quelques jours avant la sortie de ce magazine. À cette occasion, nous avons souhaité rencontrer Bastien Lambrecq, le directeur du Village des Métiers de l’ADAPEI 28, à Chartres et Châteaudun. La structure est partenaire desnentreprises qui ont besoin de main d’œuvre et qui, par la même occasion, peuvent satisfaire leur obligation d’emploi des travailleurs handicapés via différentes formes contractuelles.

Dans le hall du Village des Métiers de l’ADAPEI 28, une jeune femme est allée chercher son café au distributeur avant de le déguster avec ses collègues. Passant à côté du bureau de Bastien Lambrecq, elle lui fait un signe de la main. Une scène ordinaire qui pourrait se passer dans n’importe quelle autre entreprise ordinaire. 

À Chartres, le Village des Métiers a été inauguré il y a un an. Ici, la structure est une véritable entreprise qui compte plus de 300 collaborateurs : 100 relèvent du Code du Travail et 230 relèvent du Code d’Action Sociale et des Familles. Atteints de handicaps variés (déficience cognitive), les collaborateurs exercent dans les métiers de bouche, de la propreté, du paysage, de l’industrie et des services. 

Un vivier de compétences au service des entreprises du territoire. « Nous ne vendons pas du handicap mais des compétences, des prestations de services. Lorsqu’une entreprise nous sollicite c’est parce qu’elle a besoin d’un service, d’un contrat d’entretien de ses locaux ou de ses espaces verts. Et par la même occasion, si cela peut l’aider à satisfaire ses obligations d’emploi des travailleurs handicapés (OETH), c’est un bonus », insiste Bastien Lambrecq, le directeur du Village des Métiers de l’ADAPEI 28.

En interne, en externe… l’emploi de travailleurs handicapés est possible de plusieurs façons

Depuis 2020, toutes les entreprises sont concernées par cette OETH et doivent toutes faire une déclaration. En revanche, cette obligation est légale uniquement pour les entreprises de plus de 20 salariés : celles-ci doivent employer des travailleurs en situation de handicap à hauteur de 6% de leurs effectifs sous peine de pénalités. Les emplois doivent être directs mais dans les faits, les chefs d’entreprise optent pour différentes formules contractuelles avec le Village des Métiers :

·        Une entreprise peut choisir d’externaliser une partie de ses missions au Village des Métiers, c’est notamment le cas d’une industrie qui souhaite y déployer une ligne de production par exemple ;

·        De façon contractuelle, le Village des Métiers peut réaliser l’entretien des espaces verts ou le nettoyage des locaux d’une entreprise ou d’une collectivité mais également assurer le service traiteur lors d’un cocktail ;

·        L’entreprise peut choisir d’intégrer des travailleurs du Village des Métiers au sein de ses locaux pour mieux maitriser sa production, avec l’accompagnement d’un encadrant sur place si nécessaire

« L’idée c’est que, petit à petit une fois que le management est bien ficelé, que le lien est fait, nos encadrants se retirent pour laisser les travailleurs autonomes. C’est ce vers quoi on va : l’inclusion. Il n’y aura jamais mieux que l’emploi direct d’un travailleur handicapé », affirme Bastien.

Avant d’en arriver là, le Village des Métiers accompagne les professionnels dans ces différentes formules contractuelles et intervient en appui auprès du chef d’entreprise pour accueillir ces travailleurs « différemment pro ». 
« Tous les établissements sont en pénurie de main d’œuvre et plein de gens sont sur ‘’le carreau’’ alors il faut regarder le marché du travail différemment. En tant qu’employeur, je ne me préoccupe pas du handicap de mes collaborateurs et ça m’est égal car nous sommes là pour valoriser et développer leurs compétences. »

 

 

 

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