Synelva conseille des gestes choisis plutôt que des coupures subies

Début octobre, le gouvernement Borne a présenté son plan de sobriété énergétique. Une quinzaine de mesures purement incitatives, pour le moment, concerne de nombreux secteurs d’activité et acteurs publics ou privés. En Eure-et-Loir, les gestionnaires de réseau se préparent à d’éventuelles coupures d’électricité. Quand ? Combien de temps ? Synelva nous explique que toutes les décisions viendront du Réseau de transport d’électricité, RTE. 

Jusqu’à la mi-novembre, les températures étaient plutôt clémentes et faisaient presque oublier le risque de coupures d’électricité cet hiver. Dans les faits, c’est le Réseau de transport d’électricité (RTE) qui pourra demander aux gestionnaires de réseau de mettre en œuvre des plans de délestage en local.

Dans le département, Synelva s’y est préparé. Si la date et la durée de ces coupures resteront imprévisibles jusqu’à la veille, le découpage des quartiers et zones concernés revient à Synelva. Et s’il y a une règle presque d’or à respecter c’est : la coupure cyclique. Un même quartier ne pourra visiblement pas être privé d’électricité deux fois la même journée. Ces coupures d’une durée de 2h devraient s’opérer entre 8h et 13h et entre 18h et 20h. Les professionnels seront avertis la veille, par SMS et mail, aux alentours de 21h30 et le matin-même vers 7h30.

« RTE a mis en place un site internet ainsi qu’une application mobile pour s’informer de la météo de l’électricité en temps réel »

Adopter des gestes simples en entreprise

Pour éviter d’en arriver à la saturation du réseau électrique, Synelva conseille à chaque entreprise d’agir à son niveau : éteindre les locaux inoccupés la nuit, les week-ends et lors des périodes de fermeture ; opter pour des ampoules LED ; ajuster l’intensité lumineuse des locaux selon leur fréquentation ; agencer les bureaux de sorte à profiter au maximum de la lumière naturelle ; baisser sensiblement le chauffage ; installer des détecteurs de présence sur les fenêtres afin de couper le chauffage automatiquement lorsque l’une d’entre elles est ouverte ; débrancher les appareils en veille ; privilégier le télétravail lorsque cela est possible… 

Une industrie peut, quant à elle, choisir de décaler sa production en-dehors des heures de tension du réseau électrique, par exemple. Chaque geste, aussi petit soit-il, peut être d’une grande importance.

Ecowatt, la météo de l’électricité en temps réel

Pour les plus aguerris, RTE a mis en place un site internet ainsi qu’une application mobile : Ecowatt. Ce dispositif citoyen permet d’informer les consommateurs de l’état du réseau électrique en temps réel selon un code couleur : vert s’il est favorable, rouge s’il est très tendu. « Plus on s’informera via cette application, moins il y aura d’effet de panique ou de surprise si une coupure intervient », insiste Jérôme Chaplain, responsable commercial chez Synelva. 

En France, le pic de consommation en 2022 a eu lieu le 14 janvier dernier : au niveau national, il avait été demandé 87.025 mégawattheures à un instant T contre 88.440 en 2021. Or, aujourd’hui le parc nucléaire français permet de produire environ 50.000 mégawatts de puissance électrique. D’où la tension du réseau : si l’hiver est rigoureux et que la demande avoisine les 90.000 mégawattheures, le parc nucléaire et les autres sources d’énergie ne seront pas suffisantes pour répondre à la demande. Et ce, en raison de la maintenance de près de la moitié des réacteurs du parc nucléaire de l’Hexagone.

Encore plus à l’heure actuelle, le gestionnaire de réseau encourage toutes les entreprises qui le peuvent à investir dans des installations produisant de l’énergie renouvelable. C’est le cas des panneaux photovoltaïques, entre autres.